Nathalie accepte la bouteille. Elle aussi se lève et met un peu de savon dans le creux de ses mains.
« Rassieds-toi donc ! »
Elle fait mousser le liquide visqueux et en enduit d’abord les épaules, ensuite le cou de Stefan, puis la partie supérieure de son dos, son ventre. Excitée par la peau mouillée et brillante sur laquelle glissent ses mains, elle est tiraillée entre l’envie de l’explorer jusqu’au dernier recoin, de faire parvenir ses mains jusqu’au moindre orifice et la hâte qu’elle a de sortir de la baignoire pour pouvoir continuer leurs jeux ailleurs.
« Tu veux bien te coucher, il faut faire partir la mousse. »
Stefan s’étend dans la baignoire et se frotte la poitrine et le ventre pour rincer ses poils. Ensuite, il se redresse.
« Mets-toi debout, s’il te plaît ! »
Stefan s’exécute. Il saisit la poignée fixée au mur pour éviter de glisser et attend les coups de main de Nathalie qui se consacre à ses jambes. Elle s’agenouille pour être à la bonne hauteur. Elle commence tout en en bas, avec les pieds, et la progression de ses mains se double de celle de ses yeux qui examinent les endroits qu’elle est en train de savonner. Elle monte lentement vers les hanches, en passant par les mollets avec leurs paquets de muscles, le renflement osseux des genoux et les cuisses où Nathalie s’amuse pendant un petit moment à tracer des dessins : des poils noirs sur fond de mousse blanche. Elle s’amuse comme une petite fille jusqu’à en pousser les gloussements. En arrivant au niveau du bassin, sur le point de demander à Stefan d’écarter ses jambes pour lui laver les aines, son regard, légèrement en retard par rapport à ses mains, tombe sur le sexe à demi dressé dont ses doigts gardent un souvenir très sensuel.
Indécise, balançant pendant quelques instants entre le désir de céder à la tentation et celui de reconquérir la position dominante qu’elle avait acquise sur Stefan avant de monter dans la baignoire, elle décide de lâcher prise et de céder à la tentation. Légèrement dressée sur ses genoux elle pose un premier baiser sur la peau qui se retire. Ses lèvres glissent le long de la verge, dont elle sent la chair gonflée de sang vibrer contre le bout de sa langue. Se retirant un peu, elle prend le membre dans sa main gauche, et le dresse contre le ventre de Stefan. Les lèvres légèrement ouvertes, Nathalie pose sa langue sur l’endroit où le muscle sort de la peau ridée des bourses, juste sur la ligne foncée qui court le long de la partie inférieure du pénis, qu’elle se met à suivre, lentement, vers le bout. Sur son passage, elle recouvre la peau d’une trace brillante de salive. Arrivées sur le gland, les lèvres s’écartent pour l’admettre dans la bouche où Nathalie l’accueille en suçant très légèrement dessus. Elle explore le minuscule orifice tout au bout, le titillant de quelques gros coups de langue prolongés. Ensuite, elle passe sur la languette de peau qui relie le gland au prépuce, ce qui, à en juger par les frémissements de Stefan, ne manque pas de produire un certain effet. Lentement, l’organe se dresse tout à fait et sort de dessous sa couverture de peau muqueuse, poussé par la force du sang que les caresses y appellent. Nathalie ferme ses bras derrière son dos et tire Stefan doucement vers elle, le faisant entrer plus profondément dans sa bouche. Celle-ci se remplit de chair masculine et Nathalie doit relâcher l’étreinte de ses lèvres pour aider sa respiration. La taille de l’érection qu’elle vient de provoquer augmente encore la volupté de ses étreintes, et elle serre son amant encore plus fermement, choisissant une fois de plus de l’assujettir à sa volonté, déterminant ses avancées ainsi que ses reculs au seul gré de ses envies. Elle pétrit ses fesses, et y enfonce ses ongles dont le passage laisse la peau couverte de marques rouges. À chaque coup, elle le pousse un peu plus loin vers sa gorge, et ses lèvres se rapprochent de plus en plus du ventre poilu dont elle regarde la peau blanche se couvrir d’humidité.
Dans quelque recoin primordial de son cerveau, naissent des envies anthropophages. Son appétit grandit à mesure qu’elle s’ingère le gros morceau de chair qui frotte ses dents et lui fait venir l’eau à la bouche. Ses fonctions digestives se mettent en marche, sa bouche est inondée de salive, et l’envie de se nourrir de cette viande-là devient irrésistible. Avidement, elle tire sur les fesses de Stefan pour avancer ne fût-ce que de quelques millimètres encore. Ses cheveux ébouriffés collent à la peau du ventre dont les poils la chatouillent à chaque coup. Nathalie est près de sombrer dans un état pré-conscient, quand le volume du pénis, englouti aux deux tiers, obstrue le pharynx et déclenche le réflexe vomitif. Consternée par la force des réactions de son corps, elle avale de travers, et des contractions violentes serrent sa gorge autour de l’objet étranger, dans un effort désespéré de s’en débarrasser. Un toussotement qu’elle n’arrive pas à supprimer fait finalement déborder sa bouche, et la bave coule le long du menton, dégoulinant sur ses seins et son ventre. Pendant quelques instants, elle est prise de panique de peur de suffoquer.
Elle se retire et se force à plus de calme. Sa respiration, une fois le passage libéré, revient rapidement à son rythme ordinaire, mais elle attend encore avant de recommencer, alimentant sa force par la sensualité du gland resté entre ses lèvres. La question de renoncer ne se pose même pas. Stefan aussi ne bouge plus, attendant qu’elle reprenne ou qu’elle se retire définitivement. Nathalie se rapproche, plus doucement cette fois-ci, guettant la nausée. Un premier haut-le-cœur dans cette partie de gorge profonde à peine entamée arrête provisoirement son progrès, et elle se concentre pour respirer, consciemment, par le nez. Elle prend le temps pour s’y habituer, essaie d’avaler ensuite. Il y a toujours une certaine résistance de son corps contre cet objet étranger introduit dans sa voie respiratoire, mais beaucoup plus faible, plus facile à manier. Elle avance très lentement, s’arrêtant souvent et donnant ainsi le temps à son gosier de se dilater pour céder le passage au membre charnu, qui résiste obstinément aux efforts des muscles de l’expulser. La nécessité de respirer oblige Nathalie à reculer, provoquant une hypotension tout au bout de son pharynx ce qui fait coller les muscles contre le pénis. Elle doit combattre un début de panique animale, mais, en forçant un peu, elle réussit à entamer le mouvement en arrière. Finalement, les muscles cèdent et les lèvres glissent à nouveau le long de la verge plantée au milieu de son visage. Nathalie, fière de sa capacité de manier son corps, ferme les yeux pour mieux profiter du passage de la chair humaine. Ses lèvres s’allongent en suivant le pénis qui se retire, exposant une plus grande surface de sa bouche à son contact. Salivant sans cesse, elle doit desserrer l’étau de ses lèvres pour se vider la bouche. Un filet de bave coule du coin de sa bouche pendant que les amants se retirent. Stefan garde la tête de Nathalie entre ses mains, pour freiner son recul, s’appuyant en même temps sur la femme agenouillée pour garder sa balance. Quand Nathalie sent la couronne buter contre ses lèvres, elle attend un instant, sans bouger, avant d’entamer le mouvement en sens inverse. C’est toujours elle qui dirige, et les mains autour de sa tête suivent machinalement le progrès dont elle bat le rythme. Leur étreinte est douce, une caresse de plus prodiguée à une femme adorée, signe de profond respect et d’amour.
Agenouillée dans la baignoire dont l’eau lentement refroidit, elle suce, la conscience engourdie par la volupté, sujette aux mouvements de la verge qui l’empale, obstruant et libérant sa respiration à un rythme que ni lui ni elle ne sont plus en mesure de contrôler. Ses poings agrippés aux fesses de son amant, ses coups de souffle quand il se retire, le battement de son cœur, jusqu’au clignotement de ses paupières, son corps entier est soumis aux du pénis qui avance et qui recule, parcours où chaque millimètre prend des proportions d’une distance énorme. Finalement, il n’y a plus de progrès à faire. Elle a poussé jusqu’à la racine du phallus, ses lèvres scellées autour du pal vivant dans les artères duquel elle sent circuler le sang. Son front repose contre le ventre, et, sans la nécessité de devoir respirer, elle resterait dans cette position, éternellement. Malgré les arômes du gel douche, l’odeur particulière aux reins envahit ses narines. En train de reculer pour prendre un nouvel élan, elle sent un frémissement sur ses lèvres, signe précurseur d’un mouvement musculaire amorcé dans les profondeurs du corps et qui se propage jusqu’à l’extrémité du pénis. Stefan va jouir. Reculant toujours, Nathalie retrouve un brin de conscience qui se demande quel va être son goût, pendant que des contractions font déjà sortir le liquide séminal de son réservoir et le poussent le long des conduits de chair. Elle reçoit son sperme en pleine bouche où il se mélange à sa salive. Le liquide est salé. Nathalie remue le mélange avec sa langue, avide de ramasser les dernières giclées à même la source. Stefan se retire. Ses jambes tremblent, et il relâche la prise sur la tête qui l’avait aidé à garder l’équilibre pendant les dernières minutes. Il s’agenouille, puis s’assoit. Dans un premier élan, Nathalie aurait voulu tout avaler, mais elle ne peut se résoudre à renoncer si tôt à ce goût de leur volupté assouvie. Elle a une meilleure idée. Ouvrant les yeux, elle cherche ceux de Stefan. Son regard est fixé sur elle, les yeux grand ouverts, fiévreux, humides. La bouche remplie de sperme et de salive, elle a du mal à articuler. Alors, elle se hisse tout simplement sur ses genoux pour être dans une position élevée par rapport à Stefan, et se rapproche de lui. Sauvagement, elle plonge ses regards droit dans ses pupilles, et colle ses lèvres contre les siennes. Quand elles s’ouvrent, elles laissent échapper le liquide qui vient remplir la bouche de Stefan. Elle l’enchaîne entre ses bras, le serrant de toute sa force, et poussa de sa langue pour touiller les fluides qui mélangent leurs écumes dans sa cavité buccale. Sa bouche vidée, elle lève la tête pour jouir du spectacle :
« Avale, mon amour, avale tout, et embrasse-moi ! »
C’est la toute première fois que Stefan goûte à du sperme. Il s’y serait peut-être opposé si Nathalie ne l’avait pas surpris, mais la nausée qu’il ressent aux tout premiers instants est vite remplacée par l’ivresse avec laquelle il accueille tout ce qui vient de Nathalie. Il avale d’un seul coup. Après, calmé, attentif au passage du liquide visqueux le long de son gosier, il l’entend chuchoter près de son oreille :
« Merci Stefan. Tu sais que tu m’appartiens maintenant ? Si jamais tu osais te séparer de moi, je viendrais te hanter dans ton sommeil et je te noierais dans une baignoire remplie de sperme, de bave et de sang. Ça te dit ? »
Au lieu de répondre, Stefan l’embrasse sur le bout du nez et ensuite entre les sourcils, juste à la racine du nez. Quand il la prend dans ses bras, il la sent frissonner.
« Tu as froid, mon amour. Attends, on va te retaper. Assieds-toi, ma douce ! »
Il sort de la baignoire, les jambes tremblantes. L’air, chargé d’humidité, garde encore des traces de la chaleur de l’eau, et le miroir est tout embué ainsi que les parois qui séparent la baignoire du lavabo. Stefan ouvre le robinet. L’eau réglée à la bonne température, il prend la douche et dirige le jet sur Nathalie pour lui rendre la chaleur perdue en se consacrant à son plaisir. À la voir barboter dans la baignoire et se ranimer sous la chaleur liquide, Stefan sourit d’aise et de plaisir. Il lui propose de la savonner. Elle accepte et lui présente son corps, tout juste sorti de l’eau, luisant et dégoulinant. Stefan l’admire.
« À te voir, on comprend pourquoi les Anciens affirmaient que Vénus était sortie de la mousse de l’eau de mer. »
Nathalie rayonne de plaisir à ces paroles et prend les mains de son amant. Après y avoir mis un peu de gel douche, elle les pose sur ses seins, où elle leur fait exécuter des mouvements circulaires apprenant à Stefan la meilleure façon de répandre et de faire mousser du savon. Il ouvre ses mains pour couvrir le plus de surface possible et sent passer les mamelons durcis entre ses doigts. Nathalie, ses mains toujours posées sur les siennes, renforce la pression pour mieux se faire pétrir. Stefan empoigne les boules de chair et de graisse, les serrant avec une force renouvelée, et ses doigts laissent sur leur passage des traces blanches aux endroits d’où la pression fait partir le sang.
Il a du mal à détourner ses attentions de la poitrine, mais comme il ne veut pas négliger les autres parties du corps qu’elle lui offre, il fait un effort. Il ne le regrette pas, les trouvant tout aussi prêtes à se laisser manier et à se tordre de plaisir sous ses mains glissantes. Il demande à Nathalie de s’agenouiller et la rince à l’eau chaude. La mousse partie, Stefan l’invite à sortir de la baignoire, prend une serviette et l’enveloppe. Comme les tremblotements recommencent sous l’effet de la vaporisation, elle serre la serviette sur son corps humide et donne un dernier bisous à Stefan avant de le renvoyer dans la chambre pour y réchauffer le lit.
En sortant de la salle de bain, sa peau encore humide aux endroits sommairement essuyés, les cheveux mouillés et les joues rougies par l’effort, Nathalie trouve Stefan debout près du petit bureau où il est en train de vérifier l’état du réseau. Il est nu, et ses serviettes humides trainent dans la salle de bain. Nathalie, ayant voulu rejoindre Stefan le plus rapidement possible, a fait pareil et a jeté les siennes négligemment par terre juste avant de sortir de la salle de bain. Dès que Stefan l’aperçoit, il se tourne vers elle. Elle se lance dans ses bras avec un petit gloussement de rire. Stefan, la tenant dans une prise ferme, se penche et, avec un mouvement fluide des bras et des épaules, arrive à l’enlever en plein élan et à la porter dans ses bras. Elle pousse un cri de surprise. Il approche son visage du sien et l’embrasse longuement sur la rougeur palpitante de ses lèvres. Sa bouche si près de son cou, il est sévèrement tenté de lui faire un suçon géant, mais sa conscience d’homme adulte se réveille juste à temps pour l’empêcher de pousser encore plus loin dans la voie des folies. À la place, il ferme les yeux et serre le corps nu tout contre soi, enfonçant son nez dans les plis de peau entre le cou et l’épaule, reniflant l’odeur de femme qu’il y débusque.
« Tu sais, si je tombe malade, c’est de ta faute ! Moi qui croyais te retrouver au lit bien chauffé où j’aurais pu me glisser tout contre toi, qu’est-ce que je vais devenir ?
– Je vais me rattraper, sérieusement ! »
Sentant à nouveau trembler le corps blotti contre le sien, il se dirige vers le grand lit où il la dépose doucement sur les draps. Avant de la rejoindre, il étend la couette sur elle, la couvrant soigneusement, avant de glisser dessous.
C’est un grand lit à deux places, très spacieux, qui offre un vaste terrain aux jeux adultes. La couette est lourde et dense et retient bien la chaleur qui se dégage de leurs corps. Nathalie est vite réchauffée par sa propre énergie augmentée par celle de Stefan, étendu contre elle. Le tremblement disparaît au bout de quelques minutes, remplacé par des étirements voluptueux par lesquels Nathalie cherche à faire passer la peau nue de son amant sur la surface entière de la sienne.
« Dis, Nathalie, à propos de ce que tu as dit au restaurant… Tu crois qu’on va se revoir – après? »